Bistrot et quinine
Guingamp est une jolie ville avec vieilles pierres, cours d'eau et un certain charme désuet. Mes pas m'y portent rarement, et ce jour-là fût donc l'occasion de flâner un peu, d'autant plus qu'il faisait soleil.
Cependant si j'y suis allée c'était pour retrouver les copines au Bistrot, charmant estaminet situé à l'angle d'une place. Nous y avions rendez-vous pour écrire. Mais avant l'effort il faut prendre quelques forces et le repas servi fût excellent... surtout le dessert, un mille-feuilles normand !
Donc nous avons digéré et écrit en même temps... c'est parfois difficile de faire les deux simultanément et quand en plus nous devons écrire sous la contrainte... ouh la la !
La quinine est une contrainte qui consiste à écrire 5 strophes de 5 vers chacun de ceux-ci se terminant par un mot "obligé". Ces 5 mots finiront tous les vers mais dans un ordre différent. Et quand les mots sont imposés, ils ne sont pas toujours facile à assembler.
Exemple :
Il avait en tête l'image
Il lui fallait la peindre
Restituer sur papier le miel
De ce visage qui savait vieillir
Et des ans conserver le succulent
Au souvenir succulent
De cette adorable image
Qui avait oublier de vieillir
Il voulait peindre
Pour en garder tout le miel
Oublier le fiel garder le miel
Nier le temps méchant garder le succulent
Le meilleur reste à peindre
Et restera sur l'image
Sans crainte de vieillir
Il faut savoir vieillir
Et de l'existence savourer le miel
Comme on chérirait une vieille image
Un souvenir succulent
A sculpter et à peindre
Il voulait toujours peindre
Pour oublier de vieillir
Conserver le plaisir succulent
De capter l'odeur de miel
Et la beauté de la fugace image