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cuisine, crochet, tricot... et autres
9 février 2012

Vieillir

Il y a des choses qu'on n'imagine même pas quand on est jeune, quand on croque la vie à pleines dents, quand on fonce, quand on profite du moment présent telle la cigale, quand on est happé par le quotidien telle la fourmi...

En vieillissant je m'aperçois qu'on n'arrive jamais à imaginer ce que sera notre vie quand on aura l'âge de nos parents... et ce quelque soit l'âge en question : à 10 ans on ne s'imagine pas à 35 (hypothèse où il y a 25 ans de différence entre les générations), à 15 ans on ne s'imagine pas à 40 ou alors on se dit, rebelle, qu'on sera mieux, qu'on fera mieux ; à 25 ans on ne se voit pas à 50 ans ; à 35 ans on est loin des 60 ans et de la retraite... à 45 ans, même si l'idée de vieillir soi-même commence à faire son chemin on doit (enfin) faire face au fait indéniable que nos parents sont vieux !

Ce n'est pas facile de vieillir : se sentir perdre en vitalité (physique et/ou intellectuelle), voir son autonomie perdre de l'ampleur, avoir envie mais ne plus pouvoir, voir ceux qu'on a connu jeunes vieillir plus ou moins bien, voir ceux qu'on a connu jeunes mourir (et pire ceux qui sont bien plus jeunes que nous), ne pas avoir envie d'être une charge pour les autres mais ne pas pouvoir faire autrement, mettre de côté certaine pudeur et accepter des inconnus dans son intimité, devoir quitter sa maison, son jardin alors qu'on y est (était ?) si bien...

Pour les enfants de ces parents-là ce n'est pas facile non plus : il faut accepter l'idée que nos parents ne sont pas éternels, qu'ils ne sont plus le roc, le repère, le tuteur que nous avons connu. Nous ne voulons pas en faire trop : ne pas infantiliser, ne pas brusquer, ne pas heurter... mais nous avons peur de ne pas en faire assez !

Il est difficile à trouver cet équilibre que nous voulons trouver pour que nos parents vivent le mieux possible leur vieillesse avec le confort et les soins minimum (ou maximum) tout en respectant le parent et son autonomie de décision le concernant... On aimerait bien qu'ils vivent sereinement cette période de leur vie (car c'est la vie) sans soucis mais on ne peut absolument pas imaginer ce qu'on ressent à 80 ans tant qu'on n'y est pas... comme à 20 ans on ne peut se mettre à la place de quelqu'un qui en a 45 !scrabble

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Commentaires
M
Quand on est petit et qu'on nous donne des indications à suivre, on refuse de le faire, parce qu'on ne sait pas encore... quand on est âgé et qu'on nous donne des indications à suivre, on refuse de le faire, parce qu'on sait trop bien. Mais au fond, ce qui compte, c'est que quelqu'un soit là pour nous donner ces indications, ces conseils qui tombent quand même dans le creux de l'oreille, ces précautions de la part de gens qui nous aime, ces petites attentions de la part de personnes qui, même si elles ne comprennent pas tout, veulent notre bien. C'est comme des preuves d'amour et c'est déjà un très beau remède face à la vieillesse. Parce que quand on sent qu'on perd de notre liberté, de nos capacités, de notre temps, et bien la plus belle chose c'est déjà de ne pas se sentir seul.
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